de la GUITARE en Pays d'AIX

Le XVIIIème Festival International de Guitare de Lambesc vient de s’achever…

Des soirées éclairées par la lune dans un parc Bertoglio aménagé pour l’accueil du public et le chant des guitares.

Tout était prêt pour cet accueil

Et puis, le dernier soir, à l’entracte, a eu lieu le tirage de la tombola, assurée par Jacques MISRAHI et Isabelle DUSSAUGE.

Chaque artiste avait offert des CD …Elsa BALDUZZI un magnifique tableau… et la Guitarreria de Paris nous a fait parvenir une superbe guitare..

Durant ces 6 jours du début de l’été,  nous avons connu des instants magiques..

Charles BALDUZZI, Président d’AGUIRA, Directeur du Festival, dans son discours d’ouverture, et en introduction à chaque soirée, a mis l’accent sur la nécessité d’un  soutien à la revue "Guitare Classique". Consacrée à la guitare et aux guitaristes du monde dit "classique", cette remarquable revue rencontre des difficultés-comme la plupart des revues imprimées-. Alors qu’elle crée un lien, un monde commun entre les artistes, professionnels et amateurs, élèves et professeurs, sa disparition serait plus que regrettable : désastreuse..

Valérie DUCHÂTEAU (également la Directrice Artistique du Festival) a fait l’ouverture, avec la musique des plus belles chansons de Jacques Brel…."Bruxelles", "le plat pays", "la valse à mille temps" ou "la chanson des vieux amants ".. toutes ces musiques superbement arrangées pour sa guitare et exprimées avec une envoutante expressivité  ont résonné au plus profond du cœur de chacun, remuant un monde de souvenirs, créant ainsi une ambiance émotionnelle de grande intensité

Le Festival était lancé…Marylise FLORID, toute de grâce, d’intelligence, de sensibilité, nous a promené au long du XXème siècle..Francisco Tarrega, Joaquin Rodrigo, Agustin Barrios, Heitor Villa Lobos, mais aussi, plus près de nous, Nuccio d’Angelo, Jacques Castérède et…elle-même, révélant des talents de créatrice tout aussi captivants que ses talents d’interprète.

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Le public est venu nombreux pour écouter et applaudir Agnès et Gérard ABITON, pour la première fois en duo sur scène… Gérard ABITON est reconnu comme l’un des chefs de file des guitaristes français, apportant une compréhension particulièrement subtile et pénétrante aux œuvres qu’il interprète. Agnès, sa femme depuis de nombreuses années, a mené son propre voyage musical, particulièrement dans la musique ancienne….Tous deux se rejoignent pour offrir un programme entièrement nouveau, préparé avec une intense méticulosité spécialement pour ce Festival. Nous découvrons des œuvres marquées par l’élégance et le raffinement, tant de ce qu’elles sont que de ce que l’interprétation qu’Agnès et Gérard ABITON nous en propose : entre autres, musiciens (peu connus dans le monde de la guitare), Jean Philippe Rameau, Antoine de Lhoyer, mais aussi, plus récents Mario Castelnuovo Tedesco ou Joaquin Rodrigo…

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Nous avons découvert un instrument peu connu dans nos pays d’Europe : la balalaïka. Micha TCHERKASKY –musicien à profondes racines russes- maitrise spectaculairement cet instrument triangulaire. Il se distingue par sa présence scénique dans la présentation qu’il fait de l’instrument et des pièces des grands compositeurs, russes pour l’essentiel, qu’il joue avec Natalia LIPNITSKAYA  à la guitare. Beauté des timbres, puissance sonore, virtuosité, expressivité…   le public est impressionné et surpris de la plus enthousiasmante façon. Et Kalinka, en conclusion des deux concerts, éveille en chacun une  profonde sensation de vitalité..

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La guitare de Natalia LIPNITSKAYA, présente à ses côtés, soutient avec brio le dialogue avec cet instrument aux étonnantes ressources.. Natalia que nous retrouvons avec grand plaisir, marqués par le souvenir de ces pièces de Jean Sébastien Bach qu’elle interpréta l’an dernier avec tant de maitrise

L’Amérique latine était au rendez-vous. Tout d’abord avec le duo Buenos Aires : Eric FRANCERIES (que nous désirions retrouver au Festival, musicien éclectique, grand voyageur, incroyablement à l’aise quelle que soit la musique qu’il joue…cette fois du tango) et Jérémy VANNEREAU, bandonéoniste remarquable.. Le tango, une alternance de langueurs et de tension rythmique, syncopes entrecoupée de silences qui en relancent sans cesse la dynamique… Impressionnant par le parfait synchronisme entre la guitare et le bandonéon, le duo nous en propose l’histoire dont l’aboutissement est, bien sûr, l’immense Piazzola.. Un grand moment particulièrement festif et stimulant.

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L’Amérique latine, c’est aussi les grands espaces de la pampa.. et le grand guitariste compositeur Raúl MALDONADO qui les évoque tant dans la musique qu’il interprète que dans celle qu’il compose.

Grand ami d’Atahualpa YUPANQUI, il ravit l’assemblée par ces chants profondément émouvants, qu’il traduit et  accompagne d’anecdotes souvent pleines d’humour. Guitare magique, voix chaude et expressive.. beaucoup d’émotion...

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Valérie DUCHÂTEAU a souhaité inviter ce magnifique personnage et créer autour de lui et de ses œuvres un véritable hommage,  rassemblant pour l’événement –le dernier soir du festival- des guitaristes venus des quatre coins du sud-est de la France. Ainsi, avec plaisir et émotion, se sont joints aux guitariste du festival Florence CREUGNYet Alexandre BERNOUD (le duo Thémis), Philippe AZOULAY, Raymond GRATIEN, Patrick JOURDAIN, Claudio CAMISASSA, Karine OSKIAN, Stéphane CATAURO, Jean Frédéric PERRAUD…et quelques jeunes talents : Matéo CAMISASSA, Charlotte GAUBIL, Matéo DELCLOS, Eliot WOOLEY, Flavia NICOLAS…et Jacques MISRAHI

Tous sur scène, ils ont interprété le superbe "Horizontes"

Le concert s’est achevé sur une belle œuvre de Claudio CAMISASSA composée en hommage à Raúl MALDONADO, extrêmement ému par toutes ces offrandes

Mais la soirée n’était pas achevée… Préparé par Marie Dubost, (merveilleuse hôtesse, accueillant-avec son compagnon Philippe Darmedru- les guitaristes du festival…un vrai paradis pour eux) un superbe buffet a réuni tout les participants à cette fête…les musiciens, les luthiers, les membres de notre vaillante équipe…

Ce lundi 3 juillet, le XVIIème Festival International de Lambesc s’est ouvert  sur un nouvel espace.

Le domaine de Pontet Bagatelle ayant été vendu, le Festival a du changer de lieu. Le parc Bertoglio, au centre de Lambesc, nous accueille…à nous de recréer  la magie que notre public attend chaque année

Et finalement, l’objectif est atteint. Un vieux mur habité d’une statue d’un autre âge, habillée de lumière, sert de décor à la scène… des lucioles dans les feuillages, des troncs d’arbres dont un savant éclairage dévoile les tourments .. notre Sébastien TENDERO,  a su recréer un écrin pour les harmonies de la guitare

Et puis, il y a bien sûr l’accueil de la sandwicherie ou s’active notre équipe de bénévoles…

Enfin sous la grande tente une très belle exposition de photos…Jean François DEDIEU a beaucoup voyagé. Ses magnifiques photos -paysages, visages, scènes de vie- nous amènent au Viet Nam ou en Birmanie..

Les luthiers sont présents. Déjà dans l’espace Sévigné le lundi des master-classes, ils sont le soir sous la tente et, avec les partitions et ouvrages exposés par Arnaud SANS et l’ "Empreinte Mélodique", un microcosme animé se crée autour de l’instrument , visité aux entr’actes par les passionnés de la guitare.

L’enchantement est là dès le premier jour : venu de Suisse, Johan SMITH, jeune virtuose plein de promesses –il vient d’être nommé "révélation guitare classique 2017" lors d’un très exigeant concours organisé par la revue "Guitare Classique".. intelligence, sensibilité, virtuosité, tout est au rendez-vous.

En seconde partie de cette soirée du 3 juillet, le duo Antipode... Judicaël PERROY -immense talent, mondialement adulé- et sa compagne, la délicieuse Natalia LIPNISKAYA, inaugurent un duo qui promet...tout se marie admirablement..deux talents, deux intelligences, deux sensibilités...un beau moment!

Judicaël, c’est la perfection incarnée.. Fidèle aux partitions -Bach , Villa Lobos, Albeniz-, il en tire ma quintessence..  Un des sommets du Festival.

Et Natalia nous offre  un grand moment consacré à Jean Sébastien Bach. On imagine le plus grand compositeur qui soit au monde, entrain d’écrire le prélude de la sonate n°2 en mi mineur pour violon, dans son univers éclairé par la chandelle, franchir les siècles et l’espace et entrevoir dans une fugace illumination cette magnifique jeune femme donnant vie à sa musique sur un instrument qui n’a pas encore vu le jour..

Le duo Franco Brésilien !!!Frédéric BERNARD et Giacomo BARTOLONI…ils sont incroyables ces deux extraordinaires complices… Giuliani, Coste, Sor, Carulli….le début du XIXème siècle : raffinement et élégance sur leurs guitares romantiques… et puis, le soir suivant, changement total de monde, de technique…Une "Fantasia del Tambor" de Giacomo, véritable tornade qui emporte le public dans une ronde endiablée..

Des moments de douceur avec Raymond GRATIEN –maître des futurs jeunes talents, génération montante du Conservatoire de Marseille- qui nous fait découvrir la poésie de "la fille aux cheveux de lin " de Debussy, transcrite pour guitare

Et, pour ce qui est des "jeunes talents", il en est un qui bat tous les records.  Dès l’âge de 13 ans, Antoine BOYER est l’habitué des scènes internationales et des studios d’enregistrement dans le monde du jazz tzigane… Aujourd’hui, il a 20 ans. Depuis 2 ans, il s’est mis à la guitare classique avec le maître Gérard ABITON… et, d’un bond fort élégant, il atteint les sommets.. Aussi à l’aise dans Scarlatti que dans Piazzola ou Rodrigo.. Improvisateur, compositeur,  quel avenir pour ce jeune homme qui reste plein de simplicité !!!

Et puis, il ya Valérie DUCHATEAU…La grande dame de la guitare rend hommage à la grande dame de la chanson. La guitare de Valérie DUCHATEAU chante BARBARA.. L’âme de la grand dame en noir est venue habiter, inspirer les doigts qui caressent les cordes de l’instrument… La nuit fait silence… en plein envoûtement,  l’assemblée  retient son souffle…on assiste à un moment de pure magie

La même Valérie DUCHATEAU n’est pas seulement une merveilleuse artiste…Elle est aussi Directrice Artistique du Festival et une organisatrice hors pair : la preuve en est cette magnifique soirée d’hommage à Roland DYENS pour laquelle elle réunit, en plus des artistes du Festival, des guitaristes venus des quatre coins de la région. Au programme, des œuvres-quelquefois inconnues- de cet immense musicien disparu en octobre dernier. Il nous avait promis sa présence… et il était bien là, avec nous, sous les doigts de tout ces guitaristes qui évoquaient et célébraient sa mémoire.

Un fantastique "Tango en Skaï" réunit une vingtaine de musiciens sur la scène. Frédéric BERNARD tenait la baguette du chef et, en soliste, Antoine BOYER

Amie de toujours, Valérie FOLCO annonça les œuvres de Roland et leur histoire... et Laura DYENS, la sœur de Roland  -qui depuis plusieurs mois parcourt le monde, d’hommages en hommages dédiés à son frère chéri-  exprima avec beaucoup d’émotion ses remerciements à tous ceux qui avaient, d’une manière ou d’une autre créé l’intense enchantement de cette soirée

Entre citronnelle et cigales, le 14^e Festival International de Lambesc a, de nouveau, reçu de superbes guitaristes.

Une semaine durant, dans le cadre délicieux du château de Pontet-Bagatelle, les artistes offrent, avec une belle générosité, rappels, compositions personnelles, des interprétations fines des plus belles écritures pour guitare.

On voyage entre classicisme et romantisme avec des œuvres de Mauro Giuliani ou J. K. Mertz, avec Giovanni Grano dont le bis virtuose de l’Etude n°4 de Villa Lobos transporte le public. On aborde le XX^e siècle avec Rubén Parejo qui après un détour par Fernando Sor, Dioniso Aguado ou Garcia i Soler,  interprète ses propres compositions. Fluidité, élégance, superbes contre-chants… On a aussi le privilège d’entendre une grande dame du Paraguay, Luz Maria Bobadilla, ses recherches lui ont valu parmi ses nombreuses distinctions internationales, la «Reconnaissance de son action pour le rayonnement de la culture paraguayenne dans le monde», décernée par le Sénat de la république du Paraguay en 2011. Son interprétation précise, avec de superbes trémolos, sculpte la pâte sonore avec une belle ampleur.

Virtuosité aussi du Duo Thémis, de Florence Creugny et Alexandre Bernoud. Les motifs passent de l’un à l’autre, dessinent leurs arabesques dans un tempo vif qui se coule avec allant dans les œuvres de Piazzola ou d’Eduardo Martin, avec un clin d’œil au Brésil et Sergio Assad. Et si le vent se lève, bousculant les ramures des grands arbres, leur mesure conserve sa précision de métronome.

La génération montante de Guitarles Académie, sous la direction de Sylvie Dagnac, offre un bel intermède sur une partition de Jorge Cardoso. Ce dernier, avec l’Octet Aguira composé de huit chanteurs, permettait d’entendre un florilège de chants d’Amérique du Sud et une version revisitée par du Canto General de Mikis Theodorakis sur le grand poème de Pablo Neruda....

Happy end

La famille des guitaristes se retrouve au grand complet pour la soirée de clôture. S’y agrège le benjamin, un interprète français hyper-doué : Jérémy Jouve a de la carrure, le geste sûr, possède une musicalité du meilleur goût et une étonnante maturité pour une carrière débutée avec précocité. Moment attendu : les musiciens se réunissent pour former des ensembles ! Du duo à l’octuor, ils font le «bœuf» à la nuit noire, balancent les cordes à la rosace, font vibrer la table d’harmonie, galopent de frette en frette sur la touche boisée… le tout sous le regard du maestro Cardoso.

MARYVONNE COLOMBANI & JACQUES FRESCHEL